Le 13 août 1956, Bourguiba promulgue le Code du statut ...
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Le 13 août 1956, Bourguiba promulgue le Code du statut ...
Le 13 août 1956, Bourguiba promulgue le Code du statut personnel (CSP).
Le 13 août 1956, Bourguiba promulgue le Code du statut personnel (CSP), qui met la loi islamique au placard. Un acte sans équivalent dans le monde arabe. Depuis le VIIe siècle, la charia considère et traite la femme comme un être inférieur: soumission juridique au père, interdiction de divorcer sans l’accord de l’époux, inégalité de traitement en cas d’héritage, etc. Dorénavant, l’homme et la femme sont égaux en tant que citoyens. La polygamie est interdite. «Les défenseurs de la polygamie devraient admettre dans un esprit d’équité que la femme soit polyandre en cas de stérilité de l’époux », plaisante le nouveau leader. Le mariage ? Il reposera sur le consentement des époux. Exit l’accord de beau-papa. Le divorce ? Il devra être prononcé devant le tribunal et donner à l’épouse droit à réparation.
Entré en vigueur le 1er janvier 1957, le CSP s’inscrit dans un vaste programme de modernisation de la société qui passera par l’interdiction du port du voile dans les écoles, la reconnaissance du droit de vote aux femmes, le droit à l’avortement libre et la gratuité de la pilule ! Sans parler bien sûr de l’abolition des tribunaux religieux et du démantèlement de l’université de la Zitouna, citadelle du conservatisme.
Pour faire passer la potion, Bourguiba assure aux religieux qu’il s’agit là d’« un retour à l’esprit authentiquement islamique, un impératif des temps modernes, toujours conforme aux textes fondateurs de l’islam ». Ceux qui manifestent leur désaccord sont révoqués, mis à la retraite ou jetés en prison. «Comme vous, je suis musulman, déclare encore le chef de l’Etat. Je respecte cette religion pour laquelle j’ai tout fait, ne serait-ce qu’en sauvant cette terre d’islam de l’humiliation coloniale. Mais, par mes fonctions et mes responsabilités, je suis qualifié pour interpréter la loi religieuse. ». Le mariage, une affaire d’Etat «C’est une réforme radicale, voire une révolution de certains usages régnant dans le pays et contraires à l’esprit de justice et d’équité caractéristiques de l’humain. Le mariage était une affaire entre un homme et une femme avec le témoignage de deux témoins. Désormais, c’est une affaire de l’Etat, un acte qui doit être supervisé par le droit public et la société dans son ensemble.» Habib Bourguiba, août 1956, à propos de la réforme du mariage, qui instaure aussi le consentement de la femme et l’âge minimum.
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